26/10/2009

Marsheaux | Lumineux Noir


Pour notre (mon ^^) plus grand plaisir, le duo grec Marsheaux (Marianthi + Sophie) est revenu avec un troisième album en juillet dernier, Lumineux Noir. Après E-Bay Queen et Peek A Boo, les prédécesseurs de Lumineux Noir, le duo semble, d'après le titre de l'album, avoir pris une tout autre approche dans leur musique : elles sont atteintes de versatilité (cela peut arriver à tout le monde).

01. Exit

02. Breakthrough

03. Summer

04. Stand By

05. Radial Emotion

06. Loss Of Heaven

07. Destroy Me

08. Faith

09. Ghosts

10. It's Fine Now

11. Thousand LEDs

12. So Far

13. Sorrow

En regardant cette tracklist, nous sommes agréablement surpris par le fait qu'il n'y ait pas de reprise, contrairement aux précédents albums (ce n'est pas que leurs reprises ("Pop Corn", "Promise") étaient mauvaises, mais voilà... ).

L'album s'ouvre sur "Exit" (nom paradoxal pour une piste d'ouverture) : dès les première notes, on sent que cela sera différent du précédent album; porté par une mélodie mélancolique au synthé, ce morceau est une sorte d'appel (à un amour si on se réfère au refrain : Come to me, take my hand, to be exit, to be aimed). Il remplit donc parfaitement son rôle de transition entre Peek A Boo et Lumineux Noir. "Breakthrough", la deuxième piste, est dans un registre moins sombre : avec un rythme 4/4, il a recours à des effets simples mais efficaces de voix, parfait pour les pistes de dance. Ce morceau cependant m'a déçu en tant que premier single, car il n'est pas sans rappeler, par son côté electro-rock, Ladytron durant l'ère Witching Hour notamment le titre "Weekend". On retiendra quand même le refrain :

Who's gonna make you feel alright?

On baisse encore d'un cran dans cette approche sombre avec "Summer" qui fait office de second single. Ce titre que nous avons déjà présenté est au contraire léger et captivant tant par la mélodie que par la voix de Marianthi. Le morceau suivant, "Stand By", est moins efficace que les 3 précédentes : le son retro-electro qui s'y dégage ne met pas assez en valeur l'opposition (on parle de contrepoint il paraît) entre les timbres de (la douce) Marianthi et de (la moins douce) Sophie. Mais il reste quand même agréable à écouter car il forme un tout consistant avec les titres précédents. "Radial Emotion" a une fibre electro-psychédélique entraînante, qui malgré un refrain beaucoup trop répétitif, se laisse facilement écouter, toujours avec ce son aérien qui revient tout long :

Radial Emotion spread away

"Loss Of Heaven" et "Destroy Me" ont toutes les deux un tempo à peu près similaire à celui de "Exit" : "Loss Of Heaven", traitant de la rupture amoureuse, est un peu plus dépouillée niveau instrumental dans les couplets ,comparée aux précédents titres, ce qui avec la voix presque éthérée de Marianthi laisse une atmosphère mélancolique se développer, renforcée par le choeur du refrain. "Destroy Me", un des moments forts de l'album, s'ouvre sur une guitare ce qui est assez inhabituel. Mais elle laisse vite place à une pulsation avec cette guitare derrière. Le rendu est très agréable voire mélancolique où l'on se laisse porté par la mélodie quelque peu hypnotisante, le tout porté par des paroles élaborées.

Marsheaux - Destroy Me

"Faith" montre que Marsheaux ne délaisse pas pour autant les pistes de danse : son rythme entraînant et ses effets de voix donne envie de se bouger, même si parfois on a l'impression que la production est un peu faible. Après celui de Ladytron (juin 2008), de Client (mars 2009), de Little Boots (juin 2009) et d'autres (VNV Nation et Depeche Mode notamment), voici un autre "Ghosts", sorti sur vinyl fin 2008 : sur cette piste, c'est Sophie qui donne de la voix et le duo nous offre plus de percussions et une ligne de basse plus accrocheuse que d'habitude. Et le résultat est particulièrement réussi : on a à faire à une piste énergique, orientée aussi pour les clubs et plus efficace que la précédente. Le seul point noir est encore les paroles : How does it feel dancing alone, how does it feel when there's no music on.

Sophie (gauche), Marianthi (droite)

Avec les 2 pistes suivantes, on constate une baisse de régime : sur "It's Fine Now", proche de "Breakthrough" au niveau du rythme, les voix se font littéralement dominer par les instruments ce qui rend le tout légèrement désagréable et agressif. Peut-être était-ce le but recherché? En tout cas, ce morceau déçoit par son côté brouillon. Pareil pour "Thousand LED's" : malgré un effort dans la production old school avec un synthé omniprésent, je n'arrive à comprendre que "Thousand LED's on a thousand sheds". A partir de là, comme il reste encore 2 titres, on pourrait se dire que c'est fini, qu'il n'y a plus rien à en tirer. Et bien non! Les 2 morceaux qui suivent sont littéralement sublimes (particulièrement "So Far") : "So Far" est un mid-tempo très sombre dès les premières notes : c'est LE moment fort de l'album. Avec la voix quasi éthérée de Marianthi qui est très bien exploitée et entrecoupé à certains moments par la voix d'un homme, ce morceau utilise intelligemment une ligne de basse qui sonne faux mais qui donne un côté quelque peu triste, mélancolique, dépressif. On dirait un appel de détresse, un peu comme si c'était le chant du cygne de Marianthi : c'est là que prend tout de NOIR dans le titre de l'album.

Here you are, Don't stay away too far
I don't know why I still feel you so far

Marsheaux - So Far

Marsheaux exploite aussi ce côté sombre dans "Sorrow" : cette piste aborde le thème de la perte de l'amour. Toujours mené par la voix de Marianthi, Sorrow est quand même inquiétant (comparé à "So Far") surtout dans les couplets, tant par l'intonation que prend parfois Marianthi que par l'instrumental en arrière-fond.
Marsheaux nous délivre un album consistant, ayant peu de faiblesses comparé à ses prédécesseurs. Elles ont réussi à allier des morceaux aux mélodies entraînantes à des titres beaucoup plus noirs comme le suggère le nom Lumineux Noir et tout cela sans être surproduits. Cet album devrait permettre au duo d'avoir une meilleure exposition et il aurait pu être grand si les paroles avait été plus travaillées. Espérons que cela sera le cas pour le prochain.

1 commentaire:

  1. intéressant ce duo grec, à approfondir...
    J'aime bien leur reprise de empire state human, plus léger que l'original. j'alternerai les deux versions en écoute..

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