09/11/2011

Grafton Primary

L’Australie n'est pas encore prête à être saturée par la prolifération de groupes portant au grand public les joies de l'électro. Grafton Primary prend part justement à cette aventure. C'est en tout cas la mission que se sont fixés les frères Benjamin et Joshua Garden accompagnés aussi par Robbie Mudrazija.

Le groupe a son actif un EP, le divertissant Relativity, sorti en 2007 et un album, l'effroyable Eon, porté aux oreilles de tout un chacun en 2008. Depuis rien de vraiment tangible n'a vraiment émergé, leur dernier single datant de septembre 2009.

Le premier EP est complètement axé sur des sons efficaces, certains taillés pour les clubs ("Change" en tête) que Grafton Primary affectionne tant, d'autres plus singuliers. Leur secret? Des lignes de synthés à foison peuvent s'enorgueillir de pomper l'énergie insidieusement sombre des années 80 à plein régime. Et il ne s'en cache même pas : Joshua ne commence-t-il pas à déclarer dans "Stuck In My Head" que justement "I've got the 80's stuck in my head" pour continuer sur "I've got the 90's stuck in my throat". Avec le titre "Relativity", on sait à peu près par quel moyens ils sont parvenus à ce résultat : aidés d'un keytar, ils ont tout simplement ouvert une faille spatio-temporelle grâce à leurs formules mathématiques qu'ils maîtrisent et formalisent dans la mélodie.


On l'a dit, Joshua, Benjamin et Robbie aiment faire des démonstrations live et ne se privent pas d'aller sur scène le plus possible : l'année 2010 a été consacrée à une série de concerts en Australie et même de l'autre côté du Pacifique en Colombie. Cette activité durant cette période s'expliquait par la sortie récente de Eon.

Avec cet album, les boîtes à rythmes primitives évoluent et s’expriment généralement sur deux modes. Le premier, de haute voltige, combine la puissance de l'analogique et du numérique permettant l'immersion dans un océan d'effets : la voix sans effets artificiels de Joshua et des rythmes hachés survolés par des sirènes représentent assez d'éléments pour mettre involontairement les pieds en mouvement. C'est enivrant et incisif mais on se noie parfois dans tant de retentissements assommants et contraignants car on impose une seule direction sur une cadence unique, ce qui fatigue à la longue. Cela n'empêche pas des titres - "All Stars" en tête - d'être parfaitement adaptés à la radio. Pour vous en convaincre, voici un live de "She Knows It" :


Le second mode sombre dans les idées noires : on devine que "Dimension Of Tears" et "Heart In Space" font partie de cette catégorie, de même pour "The Garden" qui est la plaque tournante entre les deux aspects distincts habitant l'album. A la première écoute, "The Garden" laisse une étrange impression d'être prisonnier : les différentes lignes et nappes de synthés se réfléchissent constamment sur nos traces quand elles ne fondent pas désespérément sur nous. Les rythmes auparavant frénétiques s'effacent peu à peu devant une mélodie efficace mais fuligineuse et les paroles funèbres ne mettent pas en confiance. Mais, plus tard, on découvre que c'est magnifique.


Justement, comme nous étions restés sur "The Garden", l'ancien nouveau single, "The Eagle", ne s'est pas révélé à la hauteur des espérances et nous a laissé un goût d'inachevé. D'ici quelques jours, un nouveau titre fera son apparition et peut-être sera-t-il l'écho des grands moments d'Eon.

Grafton Primary : Facebook

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