26/10/2015

Les collaborations de Lydmor.

Lydmor présenta d'abord un nouveau titre - "I Love You" puis un second album - Y. Trois ans que rien n'avait filtré sur le fruit du travail de la Danoise. C'est dire qu'elle était occupée à parfaire la transformation de la scène en caisse de résonance efficace pour A Pile Of Empty Tapes : une tournée nationale au Danemark, des pérégrinations musicales à travers le continent européen, sans oublier une mini tournée en extrême orient.

Si cela ne suffisait pas, elle a participé à d'autres morceaux, étoffant ainsi la discographie de ses compatriotes Bottled In England et Bon Homme, posant sa voix sur deux titres du dernier album des Belges d'Arsenal (qui ont repéré la jeune Danoise par l'intermédiaire des premiers cités) et du DJ allemand Alle Farben. Le fruit de ces collaborations, allant du sympathique à plus atypique, aurait pu s’accommoder des sons pop électroniques qui jalonnent A Pile Of Empty Tapes et Y si l'esthétique rêche et l'univers magnétisant façonnant les divers morceaux n'étaient pas si prononcés.

Convaincants et excitants, ces titres n'offrent pas de véritable cohésion sonore - ce  qui est normal, après tout. Parmi les coups de cœur, l'alchimie entre Bon Homme et Lydmor revisitant les extrêmes dans la vie de couple. Mais aussi, sa omniprésence dans "Temul (Lie Low)" : elle propulse dans les profondeurs sombres et menaçantes de sa folie mystique. Sans doute le traitement le plus abouti.

Bottled In England feat. Lydmor - The Fire (2013)



Bon Homme feat. Lydmor - Daybreaker (2013)




Bon Homme feat. Lydmor - The Optimist (2013)




Arsenal feat. Lydmor - Temul (Lie Low) (2014)



Certaines de ces collaborations vont déboucher sur des nouveaux projets plus conséquents : Lydmor et Bon Homme s'unissent officiellement et forment Lydmor & Bon Homme avec en ligne de mire un album Seven Dreams Of Fire à paraître en novembre.

09/05/2015

Voltaire Twins planifie un Long Weekend

Voltaire Twins avait offert en ces lieux deux (énormes) coups de cœur : du plus pur style synthétique éthéré entourant "Animalia" au registre pop envoûtant de "Silhouettes", le duo avait apporté légèreté et ivresse en utilisant des formules préexistantes et mélodie linéaire, ce qui est suffisamment exaltant. Trois EP plus tard, les Australiens se préparent à dévoiler un travail plus conséquent avec Milky Waves, leur premier album : on sort donc des figures mythologiques que représentent Romulus et Apollon figurant notamment sur les deux derniers EP.

Le changement graphique opéré se retrouve un peu dans le son de leur nouveau titre "Long Weekend" jouant à l'occasion sur deux tableaux : l'impression d'euphorie laissée par la traînée disco tranche avec les monotones "It's a lonely place" de Tegan Voltaire, qui, finalement, se laisse entraîner dans les refrains. Pour aller jusqu'au bout, la vidéo se joue de ces contrastes.



Le remix proposé par Luke Million ne fait pas dans la demi-mesure : le disco est exacerbé pour, dans le pire des cas, contribuer à mieux transpirer.

01/03/2015

A Terrible Splendour en 3 titres

Les premiers titres de la part de A Terrible Splendour sur format physique se concentraient sur une unique cassette. Même si elle était constituée en grande partie de versions démos, elle avait le mérite de dresser les ambitions de MM Lyle et Martin Block : étendre l'emprise des intrigues mêlant charme et cruauté dans leurs compostions ce que l'on retrouve grandement sur Poseurs, le premier véritable album développé par le duo. Loin d'être anodin, ce terme aux multiples sens cadre exactement l'univers musical et visuel dont se sont emparés les deux Britanniques.

À la première écoute, cet attrait n'est pas forcément celui qui se fait le plus remarquer. L'auditeur se retrouve immédiatement polarisé par la musique en premier lieu avec "Forces Darling". On ne retrouve pas de formule new wave prédéfinie mais une fusion de synthés analogiques et plus modernes conférant au titre d'ouverture un son accrocheur qui en annonce d'autres.

A Terrible Splendour - Forces Darling


Si les thèmes traversant cet opus restent parfois opaques, ils le deviennent beaucoup moins en lisant simplement les titres : on retrouve assurément les familiers du genre tel un parfum de guerre froide et de complot dans "The Russians" et "Victimless Crime". Plus loin, des synthétiseurs et boîtes à rythme font revivre l'ambiance cabaret, mettant en scène des personnages en représentation permanente ("Casting Couch") et les paroles, comme mises en relief par MM Lyle et notamment par sa prononciation française dans "Garçon Dans Le Vent", donnent vie à des détails banals : de spectateur à prisonnier, on ne sait plus trop vers quelles obsessions pointe l'ambivalence de "China Doll".

A Terrible Splendour - China Doll


L'abandon de la cassette (aujourd'hui indisponible) au profit du vinyle et surtout du CD n'altère en rien l'authenticité de la musique du duo sans pour autant retomber dans les clichés du genre puisque c'est de ça qu'il s'agit : une impression de romantisme synthétique sans fioritures additionne les témoignages d'un passé ayant inspiré le duo comme elle superpose les ambiances sombres et entraînantes. À ce titre, les effets de ralenti et de mouvements linéaires susceptibles d'être rencontrés sur la piste de danse lors d'un "Slaves To The City" découlent de cet état d'instants figés successifs pour mieux comprendre le temps passé.

A Terrible Splendour - Slaves To The City