03/01/2010

Parralox | State Of Decay

Nous attendions Parralox au tournant pour voir si la malédiction du second album allait s'abattre sur eux.Et le moins que l'on puisse dire est qu'il s'en sorte plutôt bien, même très bien. Alors que leur premier album, Electricity que certains proclament comme l'album synthpop de la décennie, traitait principalement de la relation homme / machine (porté par le charismatique "I Fell In Love With A Drum Machine") et de l'électricité dans toute sa splendeur avec "I Believe In Electric Love", State Of Decay aborde plus les relations humaines (qui ne se limitent pas seulement à l'amour, je vous rassure). Entre temps, Amii a remplacé Roxy (mais bon, elles ont presque les même voix). Comme d'habitude, John a composé toutes les chansons (à quelques exceptions près).

01. Beautiful World

02. Universe, I Love You

03. Isn't It Strange

04. When The Walls Came Tumbling Down

05. Hotter

06. Be Careful What You Wish For

07. Moonwalking

08. I Am Human

09. Peter

10. Two Hearts

11. How Do You Break A Robot's Heart?

12. Time

Bonus CD :

13. In The Night

14. Footsteps [Edit]

15. When The Walls Came Tumbling Down [Arachnophobias Remix]

16. Hold Me Now

"Sadness and Mystery" : telles sont les paroles d'ouverture de "Beautiful World" et de l'album par la même occasion. Cela montre d'emblée que l'album aborde des sujets graves voire morbides parfois, comme dans "Beautiful World" justement : la chanson, orientée plutôt pop, traite de l'exil de 2 personnes. Les couplets ont un rythme plutôt rapide, lourd où les exilés font part de leur malheur alors que le refrain se veut plus léger à l'évocation de leur ancienne terre (ou bien de leur nouvelle terre d'accueil) avec l'utilisation des cloches : cela donne presque un effet magique. En somme, "Beautufil World" est une très bonne piste d'ouverture. "Universe, I Love You", la piste suivante, est un morceau synthpop dynamique : avec sa structure relativement simple, c'est l'une des chansons les plus immédiates de l'album mais certainement pas la plus réussite. La touche de mélancolie des couplets (où l'on retrouve le vocabulaire religieux d'ailleurs) contraste avec le refrain où la voix d'Amii se veut plus enjouée, mais elle est quand même en deçà de "Beautiful World" Dans "Isn't It Strange", on retrouve l'influence indéniable de Depeche Mode sans pour autant tomber dans la caricature : l'instru de ce morceau aurait très bien pu finir sur un album de Client. Avec une intro, tout à fait réussie, se mettant progressivement en place (même si elle peut sembler quelque peu agressive), ce morceau new wave a tout de l'étoffe d'un single (c'est d'ailleurs le troisième) : paroles recherchées, mélodie accrocheuse, ... on en dira un peu plus à la sortie du single. Dès les premières notes de "When The Walls Came Tumbling Down", on pense à une ballade : il n'en est rien. C'est en fait un mid-tempo au penchant retro-electro plutôt sombre (avec l'utilisation de ce qui semble de guitare à certains moments) qui traite de la rupture sentimentale, le tout mené par la voix d'Amii remplie d'émotion :

It's all right now
I'll take the blame, and walk with shame
There's nothing I can do.

"Hotter", le premier single, est dans la même veine que la piste précédente avec son côté légèrement retro (ligne de basse à la Miami Vice, rythme entraînant) : il a tout pour plaire aux amateurs de synthpop. Il aborde d'ailleurs le thème des relations humaines virtuelles à travers Internet. Mais, bien que ce titre soit bon (même si certains qualifient les paroles de stupide), il n'est quand même pas assez porteur pour être le premier single (single tout court d'ailleurs) par rapport à d'autres titres : c'est juste un bon titre d'album. On aimerait d'ailleurs dire la même chose de la piste suivante, "Be Careful What You Wish For", mais non : en effet, ce titre plus pop que les autres semble être sorti tout droit d'une B.O. d'un film des années 80 ce qui en soi n'est pas gênant lorsque c'est réussi : on a l'impression d'entendre une démo. On a l'impression que le rythme est confus même si Amii s'en sort bien dans le refrain. Malgré ce (très petit) accident de parcours, on arrive à "Moonwalking" qui rattrappe le coup. En effet, avec "Moonwalking", Parralox montre aussi ses talents pour composer des titres destinés au dancefloor (ce qui l'on avait un peu entrevu avec "Hotter") et si ce titre était réaliser à grand échelle, il pourrait se classer sans problème. La mélodie très entraînante mais un peu sombre, parsemée de quelques notes au piano (ce qui donne un certain charme), permet au refrain de rentrer très facilement dans la tête : on dirait un appel de désespoir d'Amii surtout avec la voix qu'elle prend :

I've been looking for something
I've been looking for truth
I've been walking the whole world and I
All I wanted was you!

Parralox - Moonwalking

"I Am Human", le deuxième single, est beaucoup plus accessible mais on retrouve quand la marque de fabrique de Parralox : paroles recherchées (thème de l'exclusion), arrangements intéressants, voix douce d'Amii .... : nous ne sommes ni dans la fade synthpop et ni dans le "c'était mieux avant" mais plutôt dans le renouvellement de ce genre. On marque ensuite une pause avec "Peter" : c'est une ballade plutôt mélancolique s'ouvrant sur des grillons. La voix d'Amii ainsi que la mélodie totalement épurée (seuls un synthé et une batterie subsistent) donnent l'impression de voir défiler devant un tableau d'Amii s'eloignant loin alors que l'on regarde par la fenêtre : cela en deviendrait presque touchant. Vient ensuite un titre que Kylie aurait pu chanter : même titre ("Two Hearts" même si c'est en lettre), des paroles similaires ("Our two hearts that beat together") mais elle ne possède pas ce côté glam-rock de Kylie même si la guitare acoustique du début aurait pu le laisser : de la même manière que "Moonwalking", des accords au piano apparaissent de temps en temps et le titre est évidemment destiné au club. "Two Hearts" dégage une atmosphère joyeuse, limite festive, ce qui n'est pas pour me déplaire. Le morceau suivant est un peu l'OVNI de l'album : et oui, "How Do You Break A Robot's Heart?" est la piste qui fait office de titre expérimental de l'album par son thème (il n'est plus question d'être humain mais de robot) et par les effets utilisés. Ce morceau dégage quelque chose de dérangeant car mystérieux (ce n'est pas tous les jours qu'un robot a un coeur....). Quoiqu'il en soit, "Time", la piste suivante, est tout aussi mystérieux mais pas pour les mêmes raisons : on plonge dans un monde sombre où la voix d'Amii déchire le silence de la nuit avec ses "Time to say goodbye". Vous l'aurez compris, la perte d'un proche est le sujet de cette chanson.

Changement de registre avec "In The Night" : piste avec un côté disco, elle aura très bien pu faire partie du premier album de Calvin Harris, I Created Disco. Pour une fois, John accompagne Amii ou plutôt c'est Amii qui accompagne John et il s'en sort très bien au milieu de ce tourbillon électronique : il est juste vraiment dommage que cette chanson fasse partie des bonus track mais bon, il faut aussi de la qualité dans les bonus.


Parralox - In The Night

"Footsteps" est un peu faiblarde comparé au reste de l'album. C'est un mid-tempo qui semble déjà avoir déjà été entendu à travers cet album mais dont la ligne de basse est intéressante : elle aurait été bien meilleure si un thème autre que sombre avait été abordé. Le remix de "When The Walls Came Tumbling Down" par Arachnophobias donne un côté plus léger à la chanson sans pour autant échapper à l'atmosphère triste. Enfin, "Hold Me Now" est une piste presque d'ambiance où la voix d'Amii se veut douce : cela fait presque chant d'Eglise avec les choeurs qui apparaissent de temps en temps.

Avec ce second album, Parralox montre que l'on n'a pas à faire à un énième groupe retro-electro : on a droit à un véritable lifting de la synthpop déjà plus ou moins amorcé depuis quelques années et ceci grâce à d'excellents sons : ayant parfois des coups de génies, John a su perfectionner la marque de fabrique du duo (la voix d'Amii n'y est pas étrangère). On notera aussi une meilleure production et mixage de l'album par rapport au précédent (notamment au niveau des basses).

Parralox : myspace | site officiel | CD

1 commentaire:

  1. great review and great blog!
    oblique kisses
    sonja

    http://www.oblique-music.com
    http://www.myspace.com/obliquemusic

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